C'est surtout au petit matin ou à la tombée de la nuit que la rivière dévoile ses charmes un peu "magiques" loin du monde et du bruit. Une truite bondit là devant vous, peut-être une lointaine descendante de celle d'Orval. Porte-t-elle dans sa mâchoire la bague perdue de la comtesse Mathilde? J'espérais rencontrer les quatre courageux fils Aymon et leur célèbre monture fuyant Charlemagne. Mais nulle trace des jeunes gens qui préféraient sans doute les plaisirs de la chasse en forêt de Chiny aux plaisirs de l'eau. Loups, ours, lynx, aurochs la peuplaient alors.
Mais peut-être préférez-vous les fées? Alors attention à vous. On raconte que vers 1760 un homme se serait introduit dans le "Trou des fées" avec une lanterne et ne serait jamais ressorti. Au siècle dernier ce lieu-dit attise la curiosité d'un archéologue qui le décrit ainsi:
- "Au fond de la forêt, à environ un lieu et demi de Virton, on pénètre dans une vallée profonde par un chemin creusé dans uns roche de sable qui s'appelle Malepierre. Cette vallée est entourée de coteaux plus ou moins élevés qui forment comme un bassin. Au centre s'élève une montagne d'un sable dur. Si l'on grimpe jusqu'au sommet, on entend retentir les pas comme si l'on se trouvait sur une voûte."
Ce curieux mamelon de sable est considéré par certains comme un lieu sacré...
C'est peut-être à cause de ce passé de légende, des nutons qui peuplaient ses forêts, des passeurs à qui il arrivait des aventures tantôt merveilleuses, tantôt tragiques, que Chiny est devenu maintenant le rendez-vous incontournable des amateurs du conte.
(Festival du conte de Chiny : chaque 2eme week-end de juillet)
A consulter à ce sujet :
Le trou des fées - Dominique ZACHARY et Valérie DION - Editions MEMOR, 1997, 62p.
- Un petit recueil de contes pour enfants de Gaume et d'autres collines.
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